Accueil > Vivre ici > Près de chez vous > Actualités > Archives actualités > Aux origines de la tourbière de la Plaine-Jacquot

Aux origines de la tourbière de la Plaine-Jacquot

le 9 octobre 2017

Réalisée en 2016, une étude consacrée à la tourbière de la Plaine-Jacquot à La Godivelle, permet de mieux comprendre son origine, son histoire, son fonctionnement actuel…

Visite de la tourbière de la Plaine Jacquot, entité du site Natura 2000 à La Godivelle - © SMPNRVA (E. Mardiné)

Le 18 septembre dernier, après une présentation en salle du bilan des actions menées en 2016 et 2017, les membres du Comité de pilotage du site Natura 2000 du Cézallier animé par le Syndicat mixte du Parc étaient invités à découvrir la tourbière de la Plaine-Jacquot (commune de La Godivelle–63). 

Cette tourbière présente la particularité d’être située sur la ligne de partage des eaux entre le bassin Loire-Bretagne et le bassin Adour-Garonne. Autrement dit, une partie des eaux de la tourbière rejoint l’océan Atlantique par la Dordogne et l’estuaire de la Gironde et l’autre partie par l’Allier, puis la Loire. La tourbière accueille de nombreux visiteurs qui viennent découvrir le monde des tourbières grâce à un ponton permettant l’accès à la zone humide. La tourbière de la Plaine Jacquot fait également partie du projet d’extension de la Réserve naturelle des Sagnes de la Godivelle .

En 2016, une étude a été menée afin de disposer des éléments de connaissance nécessaire à la compréhension du fonctionnement, de l’histoire de la tourbière… L’occasion pour les membres du Comité de Pilotage de voir dans les profondeurs de la tourbière :

Une carotte de tourbe, véritable archives du passé - © SMPNRVA (E. Mardiné)

en effet, les résultats ont mis en évidence que la formation de la tourbière de la Plaine Jacquot aux environs de -6600 ans s'est réalisée sur un empilement de coulées de laves basaltiques, entre lesquelles des émergences d’eau souterraines ont permis l’apparition d’une végétation particulière, notamment des roselières à phragmite. Le bas-marais a ensuite laissé place à une tourbière haute. La hauteur de tourbe atteint par endroit plus de 5 mètres ! Certaines zones de la tourbière accueillent par ailleurs des espèces très rares.

Les données recueillies montrent également que la tourbière a été impactée par l’activité humaine, tant pour l’extraction de tourbe (la tourbe étant historiquement utilisée comme combustible) que comme pâture (l’action des animaux entrainant un tassement de la tourbe). Aujourd’hui, la dynamique naturelle se remet en place et va être suivie.

Les membres du Comité de Pilotage du site Natura 2000 ont ainsi pu observer quelques mystères cachés de la tourbière et réaffirmer la nécessité de la préservation de ces écosystèmes si particuliers.

Étude financée par Natura 2000 (FEADER et Etat) et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.

 

 

 

Noter cet article : Nombre de votants : 232

Tourbière ?

Une tourbière, par définition, est une zone humide, colonisée par la végétation, dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué d’un dépôt de tourbe. Véritable roche végétale fossile, la tourbe est un sol organique issu de la dégradation incomplète de débris végétaux dans un milieu saturé en eau. Elle peut s’accumuler sur plusieurs mètres d’épaisseur et constitue alors un livre ouvert vers le passé. Les tourbières sont des écosystèmes au fonctionnement très particulier, parfois complexe, accueillant des espèces végétales et animales rares, et participant grandement à la séquestration du carbone. Elles sont ainsi ciblées par le réseau Natura 2000 comme des milieux naturels d’intérêt européen à préserver. Au 20e siècle encore, la tourbe était parfois utilisée comme combustible, exploitée sous forme de fosses carrés ou rectangulaires. C’est le cas à la tourbière de la Plaine-Jacquot où d’anciennes fosses de tourbage sont encore visibles aujourd’hui.